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06 février 2006

La pince à sucre

La page de Février
Recevant une « nouvelle » écrite par Annie P., une correspondante et amie malentendante, il me revient un souvenir de notre enfance. En lisant le texte j’ai eu peur, jusqu’à la dernière ligne, que ce soit la même histoire. Distrait un moment pendant la relaxation de la séance de yoga, ce matin, j’ai failli éclaté de rire en y repensant.

Notre mère, comme présidente de la Ligue, animait régulièrement, à la maison, des réunions autour d’une tasse de thé.
Imaginez le salon d’une maison bourgeoise, un cercle de dames patronnesses.
« Un peu de sucre, chère amie ? »
« Oui merci » Et joignant le geste à la parole, très digne, Mme X prend délicatement l’instrument BIZARRE qui, dans le sucrier, était agrippé à un morceau de sucre.
Maman avait reçu ce cadeau à l’occasion d’une dernière fête des mères probablement. C’était un petit appareil en métal argenté doté de trois branche actionnées par un poussoir à son extrémité. En miniature il pouvait faire penser à une de ces grues de chantier qui déplacent les tas de ferrailles.
C’était un plaisir pour nous les enfants, de saisir le sucre avec ce couvert d’un nouveau genre qui ne ressemblait en rien aux pinces classiques à deux branches souvent en argent.
Donc, cette noble dame était devenue tout à coup, par son discours peut être, en tous cas par sa gêne, le centre d’intérêt de l’assemblée.
Oui, elle s’affole, le sucre au bord de la tasse ne veut pas se décrocher.
Elle n’a pas l’idée d’appuyer sur le poussoir. Ses deux mains étant prises, elle a besoin d’aide mais n’ose pas appeler au secours .
Alors ! Très digne et fière de son à propos, elle se résout à tremper l’ensemble dans la tasse de thé chaud et attend, pour libérer l’instrument, tout en continuant de parler le plus naturellement du monde, que le sucre fonde.
Je me souviens que nous en avons bien ri même si le fait paraît bien anodin.

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