Ces derniers temps je me
remémorais mon service militaire.
Nous étions dans les années 60,
la guerre d’Algérie s’épuisait mais n’était pas encore finie. Il fallait
trouver une solution. Sursitaire depuis quatre ans j’avais hâte de participer à
cet événement que je pensais historique. Et puis cette région, encore
française, représentait pour moi l’eldorado habité par l’Histoire familiale. Dans
ma tête notre oncle Jean y faisait la pluie et le beau temps. J’étais allé au
Corso, en touriste faire un séjour en été 1956 alors que les événements se
précipitaient déjà. On parlait alors
d’attentats mais on ne voulait pas croire dans le destin du soulèvement armé
des autochtones contre les colonisateurs. Déjà les jeunes gens de mon âge
étaient appelés sous les drapeaux pour effectuer leur service pour beaucoup en
Algérie, faire le baptême du feu dans les Aures comme mon cousin jumeau Alain.
Il y a fait près de trente mois et en est revenu marqué pour la vie.
Sursitaire donc, je me
préoccupais, de loin, de ce qui se passait là bas, je devais finir mes études
avant de penser faire la guerre. C’était justifié peut être mais je ne me
sentais pas tranquille alors que les jeunes de mon âge prenaient des risques
que j’aurais bien voulu partager. J’aurais bien aimé aussi être plus proche de
l’oncle Jean qui faisait le lien entre les communautés autochtones sentant bien
qu’une position réactionnaire ne menait à rien.
Alors que j’avais un poste de
prof dans une école privée à Jouy en Josas et en poche un diplôme de kiné que
j’avais passé l’année précédente, j’ai décidé pendant l’été 60 de résilier mon
sursis que j’aurais pu prolonger encore. Je devais terminer la dernière partie
du professorat d’EP mais je m’impatientais je choisis donc l’appel sous les
drapeaux en octobre 60.
Un court séjour à Berlin pour les
tests d’affectation, les classes à Sarrebourg en Allemagne, la correspondance
avec Marie Jo et sa visite avec mes deux copains du Montcel.
Une perm de chasseur en début
d’année, les EOR à Cherchell (voir l'article),
en 61
Le fameux rallye de chef de
section pour l’examen de fin de stage pour lequel ma préparation physique des
années précédentes a eu des résultats inattendus pour le troufion rebelle que
j’étais. Je ne croyais pas à toutes ces histoires de combats plus ou moins
rapprochés qui m’apparaissaient d’un autre temps. Pourtant je suis arrivé le
premier de ma promo dans cette épreuve d’endurance qui se déroulait sous un
soleil de plomb, armé, chargé, casqué comme dans les films. Je me souviens
surtout de l’arrivée au bord de la mer où épuisé, je me suis laissé aller de
long moments dans l’eau bienfaisante.
L’année 62 avec le mariage de
septembre, le voyage de noces à Alger, la démobilisation, le décès de Maman, l’installation
à St Maur comme kiné fut le prélude d’une nouvelle vie familiale (qui se concrétisait déjà le 24 août de l'année suivante par la naissance de "Sivi").
L'anniversaire de Sivi le 24 août 2014 à Montlaux : clic
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