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30 mai 2015

"Au delà"

« On ne dit pas du mal des morts » Horovitz

C’est la pièce que nous ont jouée Colette, une bonne voix et beaucoup de talent et ses deux partenaires, sans trop d’éclat pour leur part, en ce lundi de Pentecôte à Cabriès. Notre vedette s’y est investie ! Que d’heures pour mémoriser un texte qu’elle ne doit pas déformer, que de déplacements sur les lieux pour répéter ! Elle s’est passionnée et le résultat était au rendez vous. Bernadette a trouvé la mise en scène un peu élémentaire et le texte très américain, sans beaucoup de valeur littéraire. Pour ma part, j’étais trop occupé à comprendre et suivre le fil de l’histoire pour prendre suffisamment de hauteur et apprécier ces nuances. J’ai admiré le résultat.

Je citerais opportunément ce appréciation du théâtre de la part de Christiane une de mes correspondantes qui y trouve beaucoup de bienfaits : « Le théâtre est un art très exigeant, pas évident, il faut apprendre par cœur, s'approprier le personnage, oser le jouer sans peur d’être vu ou critiqué, écouter l'autre, tenir sa place dans le groupe, s’investir dans le collectif. »
 

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19 mai 2015

Laure du bout du monde

A la suite du spectacle Le Dactyle doré j’avais acquis un livre de Pierre Magnan pour découvrir son œuvre si bien présentée par Sylvie. Ne connaissant rien de l’auteur je me suis fait conseiller pour choisir « Laure du bout du monde » et me suis régalé à la lecture. Les premiers chapitres, surtout, sont délicieux. Ecrit dans un style direct l’auteur nous relate la vie dans la région d’Eourres un village du bout du monde dans les Hautes Alpes, un pays austère. Je connais la région pour y avoir séjourné l’année passée avec Bérangère et encore à Venterol cette année en allant voir Flavie ma bergère préférée. Sylvie aussi, à une époque ancienne a fait ses premières armes de comédienne dans la région de Laragne.

L’ami Georges en maison de retraite.


Je reviens du Domaine de Collongue où je suis allé déjeuner. Avec Georges ? Et bien oui, j’avais réservé une table pour nous deux. A mon arrivée, il était là, debout devant la porte. Le service est bien fait, le personnel nombreux et attentionné, il avait été prévenu. Je l’avais vu en février, donc je l’ai reconnu mais ce n’est plus l’ami, le complice d’antan. Il a toute sa tête, il est présent, il répond bien à toutes les questions mais il est désolant d’indifférence. Ce qu’il dit de lui ? « Je vieillis ». (Effectivement, on aurait du mal à le reconnaître)  « Mais Georges, j’ai deux ans de plus que toi ! » « Ah bon ! ».
Mais il va bien, il ne se plaint pas, au contraire il dit qu’il a tout ce qu’il lui faut, que les gens sont sympathiques. Il ajoute aussi qu’il était très bien chez lui, tout seul … On peut soupçonner qu’il est bien « médicalisé » …
Mais il va bien, il ne se plaint pas, au contraire il dit qu’il a tout ce qu’il lui faut, que les gens sont sympathiques. Il ajoute aussi qu’il était très bien chez lui, tout seul … On peut soupçonner qu’il est bien « médicalisé » …
La conversation, pendant le repas a du mal à se maintenir malgré un confort certain d’une pièce bien insonorisée. Il parle par clichés : "comment vont les enfants" ... alors qu'il ne se souvient pas de ses petits enfants. Tout va pour le mieux cependant, il ne se plaint pas et ne semble pas s’ennuyer bien qu’il ne regarde pas la télé et qu’il n’utilise son ordinateur que pour des jeux. Inutile de tenter de communiquer avec lui à distance il n’a ni téléphone ni messagerie. Que lui reste t’il ? Du Moyen Age ? Pas grand-chose. De Sylvette ? C’est mélangé. De sa famille ? Il n’y pense guère mais si on insiste un peu il voit Muriel et elle l’emmène chez lui de temps en temps. Il suit les animations du domaine mais ne connaît ni ne reconnaît personne.
Il dit qu’il fume moins mais il n’a guère d’appétit, il chipote en laissant son assiette pleine. Il n’a qu’une hâte c’est que le repas se termine pour monter faire sa sieste. « Je te laisse finir ton café. » et hop le voilà parti … Je reste un moment abîmé dans mes réflexions et, levé pour rentrer je le vois revenir pour chiper deux bouts de pain derrière le comptoir. C’était sans compter sans la vigilance de l’hôtesse qui l’interpelle : « Non Monsieur Comet, vous devez demander ». Tel un gamin pris en faute Georges tente de se faire tout petit et il obtient un morceau qu’il aurait très pu prendre sur sa table alors qu’il en restait deux. Avant de le voir disparaître dans l’ascenseur j’ai eu le temps de le toucher en lui rappelant le bon vieux temps où je le massais dans mon cabinet de kinésithérapie. (photo Georges et Joseph, octobre 2010 à La Baume)
Sur ce, j’informe Muriel et Marie Jo en copie de mes réactions. Cette dernière prend alors l’initiative d’aller voir Georges avec Alain. Nous étions de la même bande et Georges avait gardé des liens plus étroits avec eux par le club cinéma. Prévenue, sans doute elle aborde Georges avec plus de précautions que moi et obtient de lui des réponses plus sympathiques. Ma réaction immédiate est d’en être vexé mais ma fille veille et je relativise la situation.

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Un grand père, amateur de jardin et pratiquant le yoga.